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RÉSISTANTS MONÉTOIS
Voici les différents chapitres de cette page sur les résistants et résistantes monétoises:

  • Une famille dans la Résistance: La famille DORIAT
  • Résistant monétois dont l'action est trop méconnue: Georges DOMBRET
  • Maquis de SAINT POURÇAIN SUR SIOULE
  • SOMBRE PÉRIODE
  • Une monétoise détenue à la Mal Coiffée: Jeanne BARRET
  • Roger COLIN alias COCO

  • Une famille dans la Résistance

    La famille DORIAT

    Monetay sur Allier

    Abel Gilbert DORIAT est né le 9 septembre 1898 à CONTIGNY, fils de Gilbert et de MANTIN Françoise. Son grand-père MANTIN et ses parents étaient métayers du Comte ROY DE LACHAISE au vieux château du RIAU, dans la partie arrière qui a été démolie depuis le 11 novembre 1899.

     
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    Abel Gilbert DORIAT

    Conscrit de la classe 1918, Abel a été appelé avec la classe 1917 et affecté le 2 mai 1917 au 86ème Régiment d'Artillerie Lourde au Fort de SAINTE FOYE LES LYON (RHONE), il a fait ses classes puis a effectué l'école de tir au Camp de CHAMBARAN dans l'ISÈRE. Ensuite, il a été muté au 88ème Régiment d'Artillerie Lourde où il a participé à la bataille du Chemin des Dames et à la grande bataille de la SOMME, puis à la libération du territoire.

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    Casque avec sa visière
     

    Le 11 novembre 1919, il participe au grand défilé de la Victoire sous l'Arc de Triomphe à PARIS comme l'atteste la plaque commémorative fixée sur la visière de son casque. Il a été libéré le 16 avril 1920 avec le grade de Maréchal des Logis.

    A son retour à la vie civile il s'est marié avec Marie COUSSOUX et a repris les activités de cultivateur. Le 8 octobre 1923 naissait Hubert Roland et le 15 mai 1927 Maurice Aimé, tous deux à La Chaise. Ensuite la famille DORIAT s'est installée comme métayer à Billonière chez le Comte IMBERT de BALLORE. Le 1er avril 1932 naissait Rémy Marcel. De ce fait le 15 octobre 1933 Abel était affecté réserviste de la classe 1912 ce qui le préservait en cas de mobilisation. Comme beaucoup d'anciens combattants de 1914. Abel avait une haine farouche envers les Boches comme il disait.

    Passionné de chasse et de pêche et de braconnage, il a été surnommé RABANET du nom du célèbre braconnier creusois ayant vécu au 19ème siècle.

    Au cours du conflit 1939-1945, Abel a répondu favorablement à la demande d'un ami pour cacher un poste radio-émetteur de la Résistance, à la demande des Adjudants Chefs GOURION et LEMOINE et du Commandant Gérard GERVAIS (nous ignorons leur rôle exact dans l'organisation des maquis). Abel avait connaissance des risques qu'il encourait, ainsi que sa famille.
    L'adjudant chef LEMOINE bien que travaillant à VICHY, habitait à CONTIGNY pour pour des raisons d'intendance et se fournissait en nourriture à la ferme DORIAT.

    Abel était chargé de recevoir et de transmettre les messages à LONDRES sur ordre du Camp HOCHE -Maquis Danièle CASANOVA basé au lieu-dit « La Pièce Plate », dans les gorges du DOUZENAN aux Champs de MEILLARD (1216ème Compagnie du 206ème Bataillon FTPF).

     
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    Insigne FTPF

    Repéré par un avion de dépistage radiogoniométrique au cours d'une liaison avec LEMOINE, le poste n'a pu être découvert. Abel le cachait dans le fagotier de sarments de vigne, dans un faux tonneau de sulfate dans un vieux sac. Une fois même, d'après ses descendants alors qu'il circulait à bicyclette, le poste dans un sac à dos, il est tombé dans un fossé au moment du passage d'un camion de repérage, écartant tous soupçons envers un vieux paysan. Il était toujours armé d'un 7.65 : en cas de capture huit balles pour les allemands et une pour lui pour ne pas subir la torture et parler. Si le poste était découvert, le message suivant était transmis à LONDRES « Le stylo est garni à l'encre rouge » et le poste devait être détruit. Nous n'avons connaissance d'aucun des messages transmis ou reçus de LONDRES concernant le maquis du secteur. A la débâcle il était en possession de 6000 balles de LEBEL, 5 fusils LEBEL et 2 MOUSQUETON, armement prévu pour armer de nouvelles recrues. Ses descendants ignorent ce que sont devenues ces armes.

    Abel a fait l'objet d'une lettre de la Direction Générale des Études et Recherches N°60/Av de la Présidence du Gouvernement Provisoire de la République Française à PARIS en date du 7 janvier 1945 attestant son action.

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    Lettre de la Direction Générale des Études et Recherches

    Abel était titulaire des décorations suivantes :

      Croix de Guerre 1914-1918.
      Croix du Combattant 1914-1918.
      Médaille Commémorative 1914-1918.
      Médaille interallié 1914-1918.
      Médaille de la Résistance 1939-1945.
      Médaille Commémorative 1939-1945.

    Pendant la guerre, son fils aîné Hubert, a été appelé aux Chantiers de la Jeunesse puis muté en Allemagne.

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    Maurice Aimé DORIAT
     

    Nous allons étudier la carrière de son second fils Aimé né en 1927, cultivateur célibataire, il a rejoint le maquis FTPF (Francs-Tireurs et Partisans Français), de SAINT POURÇAIN au 304ème Bataillon, 2ème Compagnie stationné dans les bois de la région de CHANTELLE.

    Le Commandant de Compagnie était Raymond ROUSSAT, alias « MÉDOCHE », matricule 12667, né le 4 février 1913 à BROUT-VERNET, épicier à SAINT POURÇAIN.

      Son adjoint Georges DEPRESLE, alias « GOMINA », né le 17 septembre 1917, Adjudant-major, matricule 12666, demeurant rue Jacques à PARAY sous BRIAILLES.

    Deux autres Monétois faisaient partie de cette 2ème Compagnie :

      André CUSSINET, alias « CASANOVA », matricule 12373, né le 31 août 1923 à MONETAY, y demeurant à La Chaise Sergent artificier.
      BARDINAT Pierre, alias « BLONDINET », matricule 12396, né le 8 janvier 1914 à MONETAY, la Chaume du Poirier, cultivateur à SAINT POURÇAIN.
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    Insigne FFI
     

    Le maquis FTPF de SAINT POURÇAIN affilié au FFI sous la houlette du Front National était composé de 52 personnes. Ces maquisards étaient traqués par le gendarme IMBAULT, Chef de la Brigade de SAINT POURÇAIN et collaborateur notoire.

    Il était secondé par le fils BEAUDON dont le père était garagiste Route de MOULINS à SAINT POURÇAIN. De 1942 à 1944, BEAUDON défraya la chronique locale par sa collaboration liée à la Gestapo. Il devint un intime de GESSLER à VICHY et servait de guide pour les arrestations faites par la Gestapo dans la région de SAINT POURCAIN. Il a disparu sans être inquiété.

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    Brassard Aimé DORIAT

    A la libération, les maquis dissous ont été casernés dans l'ancienne Kommandantur dans l'asile de vieillards route de MOULINS pour être dissous. Sur une centaine de présents, seulement 22 s'engagèrent dans l'Armée sous les ordres du Capitaine GUILLEMIN, ancien du maquis de MOULINS. Abel DORIAT s'oppose alors à l'engagement de son fils Aimé estimant que sa famille avait assez donné lors du conflit. Aimé sera appelé du contingent de la classe 1947 et effectuera son service militaire dans les parachutistes en ALGERIE à BOUGIE et PHILIPPEVILLE.

    La famille DORIAT au complet est venue s'installer au domaine du Pré des Chèvres à MONETAY.

    Hubert s'est marié et a pris un domaine à son compte à la Foultière à AUTRY-ISSARDS où il a élevé ses huit enfants. Il est revenu vivre à Montigny, à MONETAY pour la retraite.

    Aimé a épousé Jacqueline LESTRAT puis s'est installé dans la propriété COUSSOUX, rue des Belins à MONETAY où il a élevé ses cinq enfants, fait construire une maison. Il a fait une carrière d'ouvrier d'État au camp militaire de SAINT LOUP comme ouvrier artificier.

    Rémy s'est marié après son service militaire dans l'Armée de l'Air et il est parti tenir un commerce de presse et articles de pêche à COURS LA VILLE (69).

    Abel a alors quitté le domaine du Pré des Chèvres pour s'installer métayer au Vignoble de Jean DEPRESLE, rue de La Glachère à Montigny jusqu'à l'âge de la retraite où il s'est installé Grande Rue de Montigny dans une maison qu'il avait achetée. Il est décédé le 28 juin 1968 et son épouse Marie COUSSOUX le 30 juillet 1976.

    Sources:
    L'Allier dans la Guerre – Paroles de Résistants par Jean DÉBORDES.
    Maquis d'Auvergne par Pierre BERNIER.
    Archives départementales de l'Allier côte R-919 registre matricule du Bureau de MOULINS N°1 à 500.
    Documents et témoignages famille DORIAT.
    Documents et insignes fournis par Paul BURLAUD.

    Annexes:

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    Carte des Anciens Francs-Tireurs et Partisans Français
     
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    Carte FFI
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    Carte d'adhérent vierge au Front National de la Résistance
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    Bulletin et carte adhérent vierge "Mouvement unifié de la Renaissance"


    Quelques mots sur un résistant monétois dont l'action est trop méconnue.

    Le réseau MARCO-POLO fondé le 7 décembre 1942 par Jacques BERGIER, savant chimiste, demeurant à LYON, était chargé de renseigner LONDRES sur les sites industriels d'aviation allemands et de construction de V2. Son second rôle était d'aider et de récupérer les alliés parachutés ou les agents de renseignements.
    C'est là qu'entre en scène Georges DOMBRET né le 18 février 1894 à NEVERS (NIEVRE), propriétaire du Belvédère à MONETAY SUR ALLIER où il est décédé le 17 mars 1958.

     
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    Attestation Marco Polo

    Recruté par le Bureau Central de la Résistance Armée sous le matricule 1026 et inscrit à LONDRES sous le n°99715 comme membre des FREE FRENCH FORCES, Georges DOMBRET exerçait également la profession de marchand ambulant sur les foires et marchés de la région à l'enseigne «Au Bazar de la Ménagère»,

    et il était propriétaire d'une importante écurie de courses hippiques dont un des chevaux «L'Émir» a remporté le prix de l'Arc de Triomphe.

     
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    Marguerite DAIZE
     

    Toutes ses activités lui permettaient de posséder des laissez-passer (ausweis), valables sur l'ensemble du territoire pour lui,

    sa famille et ses employés, et tout particulièrement Marguerite DAIZE, la cheville ouvrière et personne indispensable du Belvédère, souvent chargée du passage du courrier clandestin lors du marché à MOULINS. Ses lads et entraîneurs, deux ressortissants anglais Walter SALMON et Willy SCOTT, du genre clochard, n'étaient autres que des agents anglais qu'il a hébergés de 1941 à 1945.

    Recruté par le Bureau Central de la Résistance Armée sous le matricule 1026 et inscrit à LONDRES sous le n°99715 comme membre des FREE FRENCH FORCES, Georges DOMBRET exerçait également la profession de marchand ambulant sur les foires et marchés de la région à l'enseigne «Au Bazar de la Ménagère», et il était propriétaire d'une importante écurie de courses hippiques dont un des chevaux «L'Émir» a remporté le prix de l'Arc de Triomphe. Toutes ses activités lui permettaient de posséder des laissez-passer (ausweis), valables sur l'ensemble du territoire pour lui, sa famille et ses employés, et tout particulièrement Marguerite DAIZE, la cheville ouvrière et personne indispensable du Belvédère, souvent chargée du passage du courrier clandestin lors du marché à MOULINS. Ses lads et entraîneurs, deux ressortissants anglais Walter SALMON et Willy SCOTT, du genre clochard, n'étaient autres que des agents anglais qu'il a hébergés de 1941 à 1945.

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    Attestation Marco Polo
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    Georges DOMBRET a fait passer la ligne de démarcation à de nombreuses personnes sur le point d'être arrêtées et de nombreux courriers qui arrivèrent tous à destination, dont celui d'un ancien Président du Conseil détenu à BOURASSOL (63). Toutes personnes persécutées étaient accueillies et aidées au Belvédère par ses soins (note n°RV/204 du Gouvernement Provisoire de la République, sous-direction des Services Spéciaux 2ème bureau. Forces Combattantes du 15 janvier 1945 à Paris).

    Le commissaire Georges GERARD de la Surveillance du Territoire à CLERMONT-FERRAND atteste qu'au cours des années 1942, 1943 et 1944, il a été amené à enquêter sur les agissements de Georges DOMBRET suite à des dénonciations anonymes pour activités néfastes à l'encontre de VICHY. Faisant également partie de la résistance, le Commissaire a invité Georges DOMBRET qui possédait un dépôt d'armes et armait le maquis, à plus de précautions suite à la découverte d'une liste remplie et gardée imprudemment à son domicile ainsi que des uniformes. Georges DOMBRET était le père de Roland DOMBRET industriel en soieries à LYON et de notre concitoyenne Suzanne PHIILIPPINE, tous les deux décédés.

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    Source:
    Bulletin Municipal MONETAY SUR ALLIER.
    Paul BURLAUD responsable du Souvenir Français à MONETAY.


    MAQUIS DE SAINT POURÇAIN SUR SIOULE

    Voici le relevé des jeunes monétois ayant participé à la formation en 1944 avant la Libération du 204ème Bataillon de la 2ème Compagnie du maquis F.T.P. qui stationnait dans les bois de la région de Chantelle. Au total, 52 maquisards composait cette compagnie, sous les ordres du Lieutenant Raymond ROUSSAT. Deux étaient originaires de MONETAY:

      André CUSSINET dit Casanova - Matricule 12396 - Sergent - Né le 8 janvier 1914 à MONETAY où il exerça le métier de cultivateur, célibataire.
      Pierre BARDINAT dit Blondinet - Matricule 12373 - Sergent - Né le 31 août 1923 à MONETAY, il exerça le métier de cultivateur, célibataire.

    Source:
    L'Allier dans la guerre: le temps des passions par Jean Débordes.


    SOMBRE PERIODE

    Le Maquis Hoche au lieu-dit Les Champs à MEILLARD a été créé le 20 mai 1943 et dissout suite à une attaque des GMR (Groupes Mobiles de Réserve, étaient des unités paramilitaires créées par le gouvernement de Vichy) le 23 septembre 1943. Les hommes se sont dispersés dans les bois et ont rejoint d'autres maquis. Une partie a rejoint le maquis Danielle CASANOVA dans les bois de la Renaudière à MEILLARD. Ils seront chassés le 14 juillet 1944 par les Allemands et la Police de VICHY. Les 81 maquisards composant cette unité rejoignent alors d'autres maquis et la majeure partie rejoint le maquis CASANOVA qui s'est réfugié dans les bois du parc du Château de Bost à BESSON avec l'accord de Prince BOURBON DE PARME.

    Le 16 juillet 1944, une embuscade fait deux morts dans une patrouille allemande, Roger BELIEN et Marc BONNOT sont tués et Roger MAGNIERES est gravement blessé. La riposte ne se fait pas attendre; le 18 juillet le maquis de Bost est attaqué par les Allemands et la Police de VICHY. C'est la débandade avec replis sur MEILLERS, la forêt de Moladier et les bois de Peuron. Le Prince de BOURBON DE PARME est arrêté et sera déporté à DACHAU.

    Dans les jours suivant, les maquisards cachés dans les bois de Peuron sans aucune intendance sont obligés de se disperser.

    Le 19 ou le 20 juillet 1944, date non retenue par les témoins, les maquisards de MONETAY décident de rentrer au pays en passant par les bois de Piégut et de La Grillière, un portail existait dans l'ancienne clôture du parc au dessus de Font Raynaud.

    Cet après-midi, aux Jaunins, les bouchers PATURET de CHATEL DE NEUVRE et RIBIER d'YZEURE, propriétaire d'une maison au Bel Air, procédaient à l'abattage clandestin de deux veaux avec l'aide de Louis JUTIER et de Louis DUGUÉ alors âgé de 17 ans, lequel était commis aux Jaunins.
    C'est alors que Odette JUTIER NEURY vient avertir son père que son cousin René Louis LALOIRE venait chercher du poisson. Il faut dire que Louis JUTIER était pêcheur professionnel avec l'adjudication de l'Allier du pont de CHAZEUIL à une ligne allant du clocher de MONETAY à la Cité du Milieu de la gare de LA FERTÉ HAUTERIVE. Suite à cette alerte, les bêtes tuées sont cachées sous du foin pendant le court séjour de LALOIRE milicien bien connu, qui est reparti avec du poisson (voir Les monétois singuliers, Monétois tout de même).
    Au même moment, Albert DUGUÉ dit le Rouge également commis aux Jaunins, et maquisard, vient prévenir des faits qui se sont déroulés et que les Allemands sont à leurs trousses. Avec d'autres maquisards, ils sont sortis du Parc de La Grillière par le petit portail qui se trouvait à l'emplacement du tourne à gauche actuel. Ils se sont cachés dans le chemin creux dit "Les Vasières" qui mène des Jaunins à la rivière qui passait au pied de MONETAY à cette époque. Louis JUTIER donne les clés de son bateau de pêche équipé d'une petite maison et de la barque permettant de rejoindre le bateau. Il demande aux maquisard de mettre le bateau en situation de pêche au milieu de la rivière et de rester cachés dans la cabane en attendant qu'une décision soit prise à leurs sujets.
    André CUSSINET alias CASANOVA et Jean COURT décident de se cacher dans les buissons du pacage, Aimé FUGIER regagne le domicile de ses parents au Bel Air, Guy PERRET va chez Valentin PAGNON à Billonières à CONTIGNY, et un nommé RINDER Alphonse va se cacher chez son employeur CHARNAY à Billonnière à CONTIGNY.

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    Louis DUGUÉ
     

    Le soir Louis DUGUÉ va aviser des événements son père Pierre DUGUÉ (grand blessé de guerre 14-18), ouvrier maçon, veuf, père de quatre enfants demeurant aux maisons Neuves (maison ROUX). Au cours de la nuit Pierre DUGUÉ évacue son fils Albert et ses camarades de la cabane de pêche et les conduit à GOUISE où ils se cachent dans une cabane de roseaux au milieu d'un grand étang. Ils seront pris en charge par d'autres résistants et dirigés sur plusieurs maquis dont certains en SAÔNE ET LOIRE.


    Résistants

    Le 1er août 1944, vers 5 heures 30, madame Eva AUDEVARD du Bourg de CONTIGNY qui se rendait au ravitaillement aux Jaunins est arrêtée et contrôlée par la Police de Vichy en arrivant à La Chaise; le village est assiégé par les Allemands et la Milice qui surveillaient la route et les vignes à l'arrière des maisons dans le talus pour éviter toutes fuites, la maison COURT au vieux château est perquisitionnée en vain ainsi que les maisons HUTTINET ou PERRET était commis ainsi que chez CUSSINET.

    En arrivant à la Croix de la Parodelle, aujourd'hui La Vierge aux Tonneaux, elle remarque le même dispositif dans le chemin des Morats, sur la route de la Côte des Auges et dans la rue du Bel Air.
    Aimé FUGIER sera arrêté au domicile de ses parents, transféré à VICHY il sera martyrisé et fusillé dans la carrière de Grandval à BUSSET.
    Guy PERRET et REIDER seront arrêtés à CONTIGNY dans les mêmes circonstances. Guy PERRET sera déporté et décédera le 25 février 1945 à DACHAU.

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    Robert THEVENET est arrêté à MEILLARD, interné à La Mal-Coiffée, martyrisé et sera libéré au départ des Allemands.



    Jean COURT qui s'était engagé dans les FFI est blessé gravement par accident d'arme à feu à la caserne de La Madeleine à MOULINS où il décédera le 24 janvier 1945 à l'hôpital (voir Monument aux morts dans chapitre lieux remarquables).

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    André CUSSINET, spécialiste des explosifs a fait sauter le transformateur du Camp de SAINT LOUP malgré la garde allemande. A sa demande, il a été enterré au carré militaire aux côtés de ses anciens camarades de combat.

    Les maquisards avaient-ils été dénoncés par des voisins ou les premiers arrêtés avaient-ils parlé sous la torture; à ce jour, le doute existe et seule la lecture des archives pourra éclairé le sujet mais la majeure partie des archives de la Milice a été détruite lors de la Libération de VICHY.

    A noter que malgré son jeune âge Louis DUGUÉ participait au ravitaillement du maquis en armes et en nourriture, à bicyclette par Font Raynaud et la Croix Menoux sans attirer l'attention.

    Alphonse RINDER, né le 10 janvier 1920 à STRASBOURG (BAS-RHIN), exécuté sommairement le 7 août 1944 à BUSSET (ALLIER) ; ouvrier fermier ; vraisemblablement résistant. Pupille de l'assistance publique, Alphonse RINDER habitait CONTIGNY (ALLIER). Il vivait et travaillait depuis le début de l'année 1944 dans la ferme de la famille CHARNAY à Billonnière. Il a été arrêté le 1er août vers 5 heures du matin par une cinquantaine d'hommes d'une formation militaire allemande, schutzpolizei, en garnison à l'Hospice des Vieillards à SAINT POURÇAIN SUR SIOULE (ALLIER). L'arrestation était certainement consécutive à une dénonciation. La ferme fut fouillée entièrement et RINDER fut brutalisé. Le fermier et son fils furent également retenus prisonniers, avant d'être libérés au moment du départ des troupes du bourg, vers midi.

    7 autres jeunes hommes furent interpellés dans ce secteur le même jour. Après une journée ou deux passées à l'Asile, ces jeunes devaient être emmenés au siège du SD à VICHY, hôtel du Portugal, pour y être interrogés. Le 7 août, un groupe de 20 FFI, dont les 7 arrêtés le 1er août, encadrés par une vingtaine de SS du 18ème Bataillon SS, furent emmenés au PC de la 6e Compagnie de ce Bataillon stationnée à SAINT YORRE (ALLIER) et il furent fusillés sur un champ de tir situé à deux ou trois kilomètres de la ville, route de BUSSET, sur le territoire de la commune de BUSSET. Cette exécution avait été ordonnée par le commandant KREMER et eut lieu en présence du lieutenant Karl MARQUARDT, commandant de la 6ème Compagnie.

    Il existe un doute sur le fait qu'Alphonse RINDER appartenait à la Résistance ou fut une victime civile. L'ensemble des tués sont néanmoins qualifiés de FFI dans l'enquête sur crimes de guerre les concernant. Il ne dispose pas d'un dossier aux Service historique de la Défense à VINCENNES et CAEN, ce qui peut s'expliquer par le fait que, pupille de l'Assistance publique, aucune famille n'a déposé de dossier de reconnaissance de son action.

    Son nom figure à SAINT YORRE sur le Monument des fusillés du 7 août 1944, sur une plaque commémorative de l'église SAINT ÉLOI et sur le Monument aux Morts de CONTIGNY.

    Source:
    Journal de l'Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance et des Amis - Édition de l'Allier.
    Dans cette revue, Témoignages de Lucien DEPRESLES et Jean AMEURLAIN, lieutenants FTP.
    Témoignages de Odette JUTIER-NEURY-COLLON et de Louis DUGUÉ recueillis par Paul BURLAUD.
    Sur le site MAITRON: https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article221555



    Jeanne BARRET, une monétoise détenue

    à la Mal Coiffée, prison allemande

    Les Allemands pénètrent dans MOULINS le 18 juin 1940 puis poursuivent vers le sud par la RN9 en ce qui concerne MONETAY et par le CD reliant BRESNAY à VERNEUIL avec des colonnes interminables d'hommes et de matériel. Un poste de de surveillance et protection fortement armé avait été installé à la ferme BERTHON au Peu pendant la durée des convois (témoignages de défunt Pierre BERTHON); les habitants des Maisons Neuves pris de panique s'étaient réfugiés dans la maison MADET à Contard à l'exception de Valentine MADET qui n'avait pas voulu quitté sa maison (témoignage d'Elie MADET).

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    Ligne démarcation

    L'armistice est signé le 22 juin 1940 dans la forêt de Compiègne; la France vaincue compte 120 000 morts et 1 800 000 prisonniers. Le territoire est divisé en deux partie par une ligne de démarcation. La zone Nord est occupée par les allemands et la zone Sud dite libre, demeure sous l'autorité du Gouvernement de Vichy. MONETAY est en zone libre et MOULINS en zone occupée, sauf La Madeleine qui se trouve dans une zone neutre. Un poste de contrôle est installé au pont Regemortes côté La Madeleine avec bureau dans l'ancien octroi côté ville. Pour franchir cette ligne, il fallait obtenir un AUSWEIS (carte d'identité) pour les commerçants ou particuliers franchissant régulièrement la ligne pour leur activité, ou un PASSIERSCHEIN (laissez-passer), obtenus auprès des autorités allemandes après maintes formalités pour un passage bien défini et de courte durée. Ces documents n'étaient valables que pour un seul lieu de passage; pour MONETAY, le pont Regemortes était imposé.

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    Poste de contrôle du pont Régemortes côté centre ville

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    Poste de contrôle du pont Régemortes côté La Madeleine

    Monetay sur Allier
     

    Le 25 août 1944, le surveillant chef ZIMMERMMANN, dit TARTARIN en raison de son armement et de sa violence, fait évacuer les derniers détenus vers les camps de concentration de BUCHENWALD et de HARTZ. toutes les archives sont brûlées afin de faire disparaître toutes preuves accablantes. Le nombre de détenus pendant cette période est évalué à 850 ou 1000 sans preuves réelles.

    Antoine Louis BARRET né le 19 février 1880 à MONETAY sur ALLIER, fils de Claude et Marguerite BOULET, deux vieilles familles monétoises, et son épouse Jeanne CHEVALIER née à AGONGES (Allier) le 28 septembre 1883, fille de Claude et de Marie CHARBONNIER, exercent la profession de coquetiers et de vignerons au bourg de MONETAY. Ils sont aidés par leur fille Lucie et son époux Joseph GILBERT.


    Pendant la guerre , ils exercent leur métier de coquetier sur le marché de La Madeleine à MOULINS mais en zone neutre. Ils sont titulaires d'un AUSWEISS pour eux-mêmes et leur véhicule FORD pour se rendre dans leur maison 7 place de l'Ancien Palais en ville de MOULINS, d'après sa petite fille Yvette, Jeanne BARRET devait faire partie d'un réseau de résistance avec Georges DOMBRET du Belvédère. Yvette étant enfant jouait avec la guenon de la famille DOMBRET à chacun de leur passage et ignorait ce qui se passait, rien n'était dit en sa présence. Jeanne BARRET faisait passer du courrier clandestin et la maison de MOULINS servait de boîte aux lettres.

     
    Monetay sur Allier
    Jeanne BARRET

    Pendant la guerre , ils exercent leur métier de coquetier sur le marché de La Madeleine à MOULINS mais en zone neutre. Ils sont titulaires d'un AUSWEISS pour eux-mêmes et leur véhicule FORD pour se rendre dans leur maison 7 place de l'Ancien Palais en ville de MOULINS, d'après sa petite fille Yvette, Jeanne BARRET devait faire partie d'un réseau de résistance avec Georges DOMBRET du Belvédère. Yvette étant enfant jouait avec la guenon de la famille DOMBRET à chacun de leur passage et ignorait ce qui se passait, rien n'était dit en sa présence. Jeanne BARRET faisait passer du courrier clandestin et la maison de MOULINS servait de boîte aux lettres.

    Le 15 mai 1941, Jeanne BARRET quitte le marché de La Madeleine en vue de se rendre en ville pour y faire des achats pour la communion solennelle d'Yvette qui avait lieu le 25 mai 1941 à MONETAY. La communion d'Yvette a été bien triste, son père était prisonnier en Allemagne et sa grand-mère incarcérée à La Mal Coiffée. En arrivant à la ligne de démarcation, au contrôle de son AUSWEIS, elle est mise directement en arrestation et conduite à La Mal Coiffée. Une personne témoin des faits qui connaissait la famille BARRET avise aussitôt son mari Louis lui interdisant de se présenter au contrôle sous peine d'arrestation.

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    Prison La Mal Coiffée donjon façade nord

    Jeanne BARRET n'a jamais dit avoir été victime de violences ou tortures. Malgré des interrogatoires fréquents et poussés elle n'a jamais avoué avoir passé du courrier clandestin. Heureusement, le jour de son arrestation elle n'en portait pas sur elle. Suite aux conditions de détention elle a dû être hospitalisée dans la partie carcérale de l'hôpital de MOULINS. Pendant son séjour Marguerite DAIZE du Belvédère lui rendait visite et lui remettait des colis de friandises et autres aliments que la situation lui permettait. Jeanne avait également, de connaissances et de clientes du marché. Libérée le 6 septembre 1941, alors qu'elle n'avait dû faire que 6 semaines de prison, elle est libérée et remise à sa famille sous escorte allemande au bout du pont Regemortes côté La Madeleine. Au cours des interrogatoires la police allemande lui a déclaré qu'elle avait été arrêtée suite à une dénonciation sans autre précision. Au cours d'un interrogatoire, n'obtenant aucune réponse en ce qui concernait le passage clandestin de courrier l'enquêteur allemand lui a dit "Vous êtes têtue Madame, seriez-vous bretonne ?", ce à quoi elle a répondu "Je suis bourbonnaise et bien française", sur-ce, elle a été renvoyée en cellule.

    Sa soeur, Maria CHEVALIER épouse ARNAUD habitant rue des Bretins à La Madeleine qui avait un grand jardin et qui vendait ses légumes au marché et passait clandestinement du courrier dans son corsage sans avoir jamais été inquiétée.

    Suite à son arrestation et aux épreuves subies Jeanne BARRET n'a jamais retrouvé la santé, elle est décédée le 3 juin 1947. Elle n'a jamais rien demandée au point de vue résistance mais faisait partie de l'Amicale "Ceux de La Mal Coiffée".

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    Emprisonnement à la Mal Coiffée - Mai à Septembre 1941

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    Courrier de l'association de la Mal Coiffée pour son décès - Juin 1947

    Louis BARRET est décédé le 8 mai 1965.

    Aujourd'hui à MONETAY la famille BARRET est représentée par la famille CRESSANT.

    Témoignage recueilli en juillet 2018
    Source:
    Articles La Montagne.
    Revue Ceux de La Mal Coiffée.
    Paul BURLAUD Souvenir Français.
    Témoignage poignant recueilli en juillet 2018 par Paul BURLAUD du Souvenir Français, auprès de Madame Yvette GILBERT, veuve CRESSANT, petite-fille de Jeanne BARRET.
    Photos provenants d'internet.

    Roger COLIN alias COCO

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    Roger COLIN est né le 25 mai 1923 à BRESSOLLES (ALLIER), fils de Jean COLIN et de Jeanne VINCENT, cultivateur avec sa famille. Il est venu habiter à Montcoquier à MONETAY SUR ALLIER comme métayer vigneron. Il ont succédé à la famille LAURENT-CARTOUX et ont quitté le domaine avant la guerre pour être remplacés par la famille BOSCHER. ILS ont déménagé au lieu-dit Beauchou à Montigny.

    Roger COLIN a rejoint les FTPF en 1942, il faisait partie du 4ème groupe du Corps Franc du maquis de BESSON/BRESNAY et appartenait au camp Daniel CASANOVA.
    Il figure pourtant dans la liste nominative de la formation Mouvement Unis de de la Résistance FFI d’Auvergne avec date d'homologation du 15 janvier au 11 juin 1944 date de sa mort chez ses parents à Montigny suite maladie.

    Fats d'armes:
    Roger recevait ses ordres de MONTLUCON où il était Chef de Brigade avec 10 camarades. Il a participé au sabotage de la voie ferrée à BESSAY où le convoi a brûlé. Au titre de Lieutenant, sous les ordres du Chef de Bataillon INSZELERCOCK, dit MARTINAUD, il a participé à de nombreux coup de main dans la région de SAINT POURCAIN et a démontré de bonnes qualités de Chef et d’entraînement d'hommes, ne refusant jamais une mission. Son dossier figure au Centre Historique des Archives du Ministère de la Défense.

    Roger COLIN n'est pas mort pour la France, mais de maladie

    Il est inhumé au cimetière de MONETAY.

    Dans son livre "HOCHE: du tract à la lutte armée" publié en mai 2008 par l'imprimerie GUERRIAUD figure la liste alphabétique de 380 résistants du Camps Hoche et Casanova dont: Antoine DONJON demeurant à Montigny à MONETAY SUR ALLIER sans autre précision.

    Source:
    Paul BURLAUD Souvenir Français.
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