La Poste aux Chevaux créé depuis l'antiquité a été organisée sous Louis XI par les édits de 1477 et 1479 qui rejetaient les services des Malles-Postes ou diligences
![]() |
Au XIXème siècle les diligences ne dépassaient pas la moyenne horaire d'un cheval ou d'un piéton en raison de l'état des routes soit 4, 6 ou 10 km/heure. |
A partir de 1692 la Poste et les diligences Malles-Postes devinrent le monopole de l'État. De 1760 à 1830 où elle a été détrônée par le chemin de fer, la Malle Poste en diligence sillonnait toutes les routes de France. Elle pouvait transporter 16 voyageurs, un coffre-fort était aménagé sous le siège du postillon pour recevoir les objets de valeurs des passagers ou la Recette des Impôts. Quand la montée était trop rude les voyageurs descendaient pour pousser. Il fallait quatre chevaux pur tirer ce mastodonte qui pouvait peser 4 tonnes. Les chevaux étaient ramenés au relais d'origine après chaque relève.
COLBERT réorganisa le service des Postes en créant des relais de "Poste aux Chevaux" distant d'environ 9 km les uns des autres le long des iténéraires imposés où sont mis à la disposition des postillons avec 4 chevaux arnachés pour la relève, soit environ 1 heure de parcours. Chaque relais doit être équipé d'une écurie, d'un atelier de maréchal-ferrant et d'une auberge où l'on boit le coup de l'étrier et eventuellement de chambres.
A MONETAY, le relais de l'Étang Bazin, à l'enseigne "Au Cheval du Renfort" était situé entre celui de "L'Hôtel des Balais" à La Pierre Corbe de CONTIGNY et celui de de"La Vieille Poste" au bas du bourg de CHATEL de NEUVRE.

Suivant les instructions d'Albert RAYNAUD propriétaire des lieux Odile MARTINEK-GARCON en a dressé un dessin.
Les restes du Relais Côté chemin Entrée cave Vue sur l'emplacement de l'hangar |
Il s'agissait d'un bâtiment composé sur la droite d'une cuisine et d'une bassie, sur la gauche une grande salle avec une cheminée et l'escalier en bois montant au grenier. Ce lieu très propre avec une charpente cachée par un caisson en forme de nef de bateau était aménagé la gauche d'un dortoir et sur la droite de deux chambres certainement pour les couples ou les femmes seules. |
Clé du Relais
Comme la Poste actuelle, le service était assuré à jour fixe et à des heures approximatives. De ce fait, il était facile de savoir le jour de passage et de monter une embuscade. Le 10 novembre 1799 (19 Brumaire An VIII), la diligence est attaquée dans la côte de l'Étang Bazin par un groupe fortement armé qui se fait remettre la Recette des Finances de GANNAT d'un montant de 12 000 francs avec une remise d'un reçu signé BRAS DE FER. La diligence est envoyée dans l'Étang mais il n'y a aucun mort ou blessé.
Le même jour, les archives municipales de CONTIGNY (folio 180), mentionnent "A la suite de l'attaque de la diligence de Clermont par une bande de brigands entre SAINT POURCAIN et CHATEL de NEUVRE à la montée de l'Étang Bazin, des patrouilles seront faites dans les bois de Montcoquet par les colonnes mobiles des cantons voisins" (Référence: Histoire générale des origines à l'époque actuelle - Albert Jolivet).
Les gardes nationaux, des ouvriers et paysans, affamés par la disette et ruinés par les taxes et impôts ayant une certaine aura envers Bras de Fer, n'ont pas dû mettre beaucoup d'ardeur dans leurs recherches. Il faut dire qu'étant seulement armés de piques, il ne pouvaient combattre contre la bande fortement armée. Le serrurier LAMONTAGNE de SAINT POURCAIN a livré à la Garde Nationale 1092 piques le 1er juillet 1794, 648 étaient réservées pour SAINT POURCAIN et les autres distribuées dans le canton; les armes ayant été remises aux soldats sous les drapeaux (Référence: Saint Pourçain: Cité historique et carrefour du Bourbonnais - Arséne LAFORET page 86).
Bras de Fer en réalité le Marquis Gilbert de BARTHELATS né le 18 avril 1763 à VARENNES et sa bande ayant trouvé refuge au château de Montcoquet où ils étaient cachés en attendant la suite des événements
Généalogie VERNIN D'AIGREPONT (site du domaine d'AIGREPONT à BRESSOLLES) Octavie VERNIN D'AIGREPONT née en 1821 épouse le Marquis de BARTHELATS fils de Bras de Fer lequel lutte contre les violences révolutionnaires qui avaient conduit les tantes d'Octavie à la guillotine à PARIS en 1793. Bras de Fer interceptait les sommes que les Percepteurs envoyaient à Paris sous la Terreur pour les faire parvenir au Roi. L'Empire ne lui tint pas rigueur et il devint pourvoyeur de chevaux pour la Grande Armée (Voir sur ce site Les fiefs de Montcoquet et de La Grillère pour la descendance DURIEU de LACARELLE ainsi que les blasons des familles concernées).
A la suite de l'attaque de la diligence, l'Étang Bazin a été vidé et mis en culture ainsi que l'Étang de La Thurot en amont et l'Étang du Plat en aval avec interdiction de remettre en eaux ces étangs.Dans son ouvrage Les villes du Bourbonnais Achille ALLIER (né le 02/07/1807 à MONTLUCON, décédé le 03/04/1936 à BOURBON L’ARCHAMBAULT) relate les faits à la page 240 sur l'itinéraire SAINT POURCAIN à MOULINS .
