La vigne ne craint pas seulement les parasites. D'autres risques peuvent venir du ciel et anéantir une année de travail en quelques minutes. La grêle est pour le vigneron un fléau terrible. Aussi très tôt les scientifiques ont cherché des solutions pour éviter cette catastrophe.
Avant la guerre, deux systèmes ont été proposés : les canons paragrêles et les fusées.
Les canons paragrêles, employés surtout dans les régions du Bordelais et du Beaujolais, se composaient d'un tube en forme de cône renversé, tirant à blanc dans la direction verticale. Il s'échappait de ce canon un projectile gazeux, en forme de tore, animé d'un mouvement rotatif sur son axe. Si ce projectile rencontrait le courant tourbillonnaire du cumulo-nimbus, il pouvait le disloquer plus ou moins.
Ces canons avaient le défaut de tirer dans une direction fixe. Il fallait que le nuage vienne se mettre juste sur eux. D'autre part, le projectile gazeux ne dépassait guère 500 mètres d'altitude pour une efficacité très faible.
Or, si le courant du nuage prend naissance au-dessous de cette altitude, il s'intensifie et se prolonge beaucoup plus haut.
Les chercheurs ont donc cherché autre chose et essayé les fusées.
Les fusées ont l'avantage d'aller plus haut (1.200 m.) et de pouvoir éclater à l'intérieur du nuage. Il est certain que quelques fusées puissantes éclatant dans l'axe du courant ascendant disloqueraient sûrement celui-ci, en même temps qu'elles résoudraient la surfusion, empêchant ainsi la formation de la grêle ou, si celle-ci est déjà formée, arrêtant le développement des grêlons.
Malheureusement, il est presque impossible de diriger une fusée. La baguette formant queue s'oriente toujours dans le lit du vent, et la fusée se dirige toujours ainsi face au vent. La partie avant du cumulo-nimbus est le siège de courants tourbillonnaires violents, la fusée décrit des trajectoires désordonnées, empêchant tout tir précis.
Les essais de ces deux méthodes ont paru donner un moment satisfaction aux agriculteurs, mais ils n'ont pas été poussés assez longtemps ni assez méthodiquement pour qu'on puisse juger avec certitude de leur efficacité.
De nos jours il en existe toujours elles permettent aux agriculteurs de protéger leurs récoltes des ravages de la grêle en envoyant dans les nuages orageux de l'iodure d'argent.
L'iodure d'argent est un agent de congélation artificiel de l'eau.
Au XXème siècle, deux organisations syndicales, prirent naissance toutes deux dans la zone de petite et moyenne propriété de l'ouest et du sud du département de l'Allier, l'une étendant sur l'arrondissement de Montluçon, l'autre se limitant à la région gannatoise.
La seconde, la Fédération des associations agricoles de l'Allier resta cantonnée à la région limagnaise, de Gannat à Saint Pourçain sur Sioule. Créée en décembre 1908, elle comptait en 1910, 25 syndicats dont cinq étaient exclusivement des syndicats de défense paragrêle. C'était une association composée en majorité de petits propriétaires exploitants.
Monetay étant une commune viticole n'y échappa pas: un syndicat de défense contre la grêle vit le jour avant 1910.
Elle fit construire quatre cabanes paragrêles:
- une au bois Bernard, détruite.
- une au Pré des chèvres.
- une aux Maisons Neuves.
- une à Montigny contruite en 1913.
Cabane paragrêles de Montigny
Source: Les campagnes bourbonnaises il ya 100 ans André Touret.
Lieutenant-Colonel Rub Les Études rhodaniennes Année 1935 Volume 11 Numéro 11-2 pp.155-178