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Ce vieux château se trouve, à droite de la route de Moulins à Saint-Pourçain, dans la commune de Monétay-sur-Allier. Le chemin qui y conduit est aux Maisons-Neuves; Montcoquier est à deux kilomètres environ de ce point, dans une large vallée en partie boisée; l'antique forteresse se dresse sur un haut coteau, isolé de toutes parts, et domine les campagnes environnantes. |
Nous nous servons intentionnellement du mot «forteresse», car nous sommes persuadé que tel était le rôle du château, sur cette frontière du Bourbonnais: coopérer, avec Montfand et Verneuil, deux fortes places, à garder le chemin qui, à l'époque, suivait le fond de la vallée, voie la plus courte entre cette dernière ville et Moulins, alors que la grande route de Moulins n'existait pas.
Montcoquier (1) se composait: au sud, d'un haut donjon cylindrique, auquel était joint, au nord, un grand bâtiment carré, muni de tours à ses angles; au bas, la main de l'homme ou la nature avait creusé le sol et formé un large fossé enveloppant le tout, sauf au midi, où un fossé sec couvrait le bas du donjon. La porte du château, à l'est, existe toujours en partie; de cette porte on arrivait à la basse-cour où se trouvaient les communs. Pour entrer dans le château, il fallait, sans doute, gravir l'escarpement au haut duquel était la porte de l'édifice ; l'état actuel des lieux ne permet pas de se rendre compte exactement de ce qui existait; un large puits très profond, où l'eau abonde, malgré l'élévation de la cour, alimentait la forteresse.
Le château de Montcoquier subsiste en entier, dans ses dispositions principales; mais l'intérieur n'est qu'une immense ruine: toitures effondrées, murs à moitié démolis, escaliers croulants. Il y avait de si bonnes pierres de taille, que les propriétaires ne pouvaient chercher ailleurs les matériaux qui leur étaient nécessaires pour reconstruire leur domaine et leurs granges. Les belles cheminées du rez-de-chaussée et du premier étage ont été prises pour ces travaux; elles étaient magnifiques, si on en juge par les énormes montants qui ont échappé à la destruction.
Au XVIème siècle, le possesseur avait apporté à son manoir, les transformations que l'on désirait alors pour rendre ces vieux châteaux plus habitables et moins tristes; de larges croisées aux élégants meneaux avaient été substituées aux étroites meurtrières, et de chaque côte de leurs baies, un banc de pierre permettait aux châtelains de se distraire en contemplant le beau paysage, les campagnes vers Chatel-de-Neuvre, Meillard, Treban et Verneuil. De cette restauration date probablement certain enduit orange très décoratif dont les murs ont des traces, et une curieuse alcôve établie dans la muraille; à la fin du XVIIème siècle ou au commencement du XVIIIème on avait aménagé une chambre en chapelle; ce qui reste de l'autel et des vitraux n'a aucun intérêt; deux mauvaises statuettes en pierre sont encore sur l'autel: une Vierge et un Saint-Antoine, très barbu, avec son compagnon ; une porte intérieure a encore son énorme verrou.

Après avoir visité Montcoquier, nous avons eu l'idée de chercher des renseignements sur ses possesseurs, et la chance d'en réunir un nombre suffisant pour consacrer une notice à l'antique manoir.
Le titre le plus ancien, que nous ayons trouvé avec le nom de Montcoquier (1), est un acte des premières années du XVème siècle, par lequel Guillaume Badot, fils de feu Jean Badot, de Montcoquier, céda et délaissa au duc de Bourbonnais, Louis II, une pièce de terre, appelée Pezon, sise au terroir de Montcoquier, et chargée de six sols tournois envers ce seigneur.
Dans son intéressante étude sur la baronnie et la paroisse de Bressolles (2), M. le Commandant du Broc de Segange nous apporte plusieurs renseignements sur les possesseurs du château, aux XIIIème, XIVème, XVème, XVIIème et XVIIIème siècles; les archives de l'Allier et les registres paroissiaux du Veurdre nous ont aussi donné des indications sur les seigneurs, leur terre et leurs alliances.
M. du Broc signale, d'après les noms féodaux, comme possesseurs de Montcoquier, en 1300, a raison du douaire de sa femme, Hugues du Bet, époux de la veuve de Galet de Montcauquier; en 1366, Montcauquier est à Jean du Colombier, damoiseau, à cause d'Isabelle de Montfan, son épouse; en 1401, il est à leur fils Jean. Les du Colombierportaient aussi le nom de Beaujeu, mais ne se rattachaient pas a la grande famille du Beaujolais. Ils finissent, dit M. du Broc, par ne plus s'appeler que Montcoquier. Un Jean de Montcoquier, fils ou petit-fils du possesseur de 1402, figure sous ce nom, en 1493, au nombre des personnes mandées en l'Ecu de Bourbon, à Verneuil (1), où étaient logés «les commissaires pour besogner aux coutumes de cette châtellenie.»
En 1521 (2), aux Etats du Bourbonnais, figure, parmi les nobles, un sieur Claude de Montcaulquier, chevalier, seigneur du Fraigne.
En 1569, Nicolay cite (3) la maison noble possédant le château de Montcoquier, et indique, au nombre des seigneurs justiciers et vassaux de la châtellenie de Verneuil, le sieur de Montcoquier (château féodal ancien en la paroisse de Monétay) qui possède également le château des Foulcauls (4).
(4) Château, commune de Chemilly.
Les registres paroissiaux de Chemilly, Avril 1600, signalent le passage, dans ce bourg, du corps de M. de Montcoquier, transporté de Bourbon, où il était décédé, à Monétay, pour être inhumé dans la chapelle et sépulture de ses prédécesseurs.
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Dans son travail, M. le Commandant du Broc de Segange mentionne une Gilberte de Montcoquier, fille de François et d'Esther d'Amanzi, qui porta Montcoquier et les Foucauds, en 1612, à son mari, Etienne de la Souche de Saint-Augustin (1). La mère de Gilberte, morte le 13 février 1621, fut aussi inhumée dans l'église de Monétay (2).
(1) Saint Augustin, Commune de Château-sur-Allier. (2) Registres paroissiaux de Chemilly. |
Les époux de la Souche habitaient fréquemment le château de Montcoquier, car Gilberte figure très souvent, dans les registres paroissiaux de Monétay et de Chemilly, comme marraine des enfants de fermiers et d'autres habitants de ces deux villages. Les de la Souche eurent, en 1642, un différend avec le seigneur de Bressolles, Isaac de Sacconyn, au sujet des bancs et accoudoirs qu'ils avaient dans l'église de Monétay; un accord (1) intervint, le 30 Octobre de cette année, et il fut arrêté que le seigneur de Bressolles pourrait mettre «banc et accoudoirs dans la chapelle Notre-Dame, dépendant d'ancienneté de la maison et château de Bressolles... Les seigneurs de Montcoquier retireront les accoudoirs au chœur de l'église, à main droite, et les mettront dans la chapelle du saint Sacrement appartenant aux Montcoquier ».
Il semble résulter de cet accord que les de la Souche-Montcoquier avaient usurpé la première place dans l'église, devant le chœur, celle du seigneur de Bressolles, et que la leur se trouvait vers la chapelle où leur famille possédait leur sépulture.*
Etienne et Gilberte eurent, en 1618, un fils, Antoine, qui fut baptisé en 1628 (1), une fille, Anne-Marie, qui fut baptisée le 18 Octobre 1637, en l'église de Chemilly, et eut, pour parrain, dom Pierre Guillouet, infirmier du prieuré de Souvigny, et pour marraine, demoiselle Anne Le Tailleur de Thonyns. Ils eurent probablement deux autres enfants, Gilberte et Philippe: Gilberte de Montcoquier, qui, par son testament de 1653 (2) révoquait tout acte antérieur de donation, testament, en faveur de Philippe de la Souche, écuyer, sieur de Saint-Augustin, son frère, qui, le 25 Octobre 1655 (3) épousa Marguerite Bergier, fille de Nicolas Bergier, écuyer, sieur de Chevray et du Thonin, assesseur civil et lieutenant particulier criminel en la séné¬chaussée du Bourbonnais, et de feue Marie Feydeau; il porte le titre de sieur de Saint-Augustin, le Buis, les Souillards, la Saucière, Poncu, les Foucaults et Montcoquier (4).
(2) Archives de l'Allier, B 741 P.164
(3) Archives de I’ Allier, B 745 P.176
(4) Archives de l'Allier, B 745 P.176
Nous ne sommes pas fixés sur les descendants des époux Philippe de Montcoquier et Marguerite Bergier. Mais les registres paroissiaux de Château indique, en 1676, un Claude de la Souche, comme seigneur de Montcoquier, et un terrier de Verneuil, 1679, mentionne le nom de Philibert de la Souche, seigneur de Montcoquier; ces deux personnes pourraient être les enfants de Philippe, ils habitaient, l'un aux Foucaults, l'autre à Saint-Augustin.
Cependant, en 1658-1664, Nicolas Bergier, seigneur de Chevray, le beau-père de Philippe de la Souche, veuf de Marie Feydeau, remarié avec Marie de la Loër, est qualifié seigneur de Montcoquier; M. du Broc (1) suppose que ce fut par suite d'une vente à réméré ou d'une cession faite par son gendre. Quand Nicolas Bergier maria sa fille Etiennette (2) avec messire Claude de Damas, chevalier, seigneur de Dompierre, il porte le titre de sieur de Chevray et de Montcoquier; il mourut en 1669.
M. du Broc (1) indique un Renaud de Montcoquier, écuyer, seigneur du dit lieu, père de Jacqueline de Montcoquier, sa fille avouée, qui épousa, le 17 Octobre 1604, Gilbert Blein.
(2) Archives de l'Allier, B. 744, p. 174.
L'inventaire des registres paroissiaux de Monétay, donné dans l'inventaire général des Archives de l'Allier (3) nous fournit, à la date de 1686, un document très intéressant sur la terre de Montcoquier; c'est une « description des manoirs, habitants et dénombrement du peuple de la paroisse de Monétay, située en l'un des plus beaux pays de France, fait à la requête de J.-B. de Villers, curé du lieu, et par deux marguilliers de la paroisse.
Nous allons en extraire ce qui concerne la terre dont nous nous occupons :
Privilégié: le sieur de St-Augustin, gentilhomme, à cause de la terre de Montcauquier, résidant en sa maison ; il a quatre domaines:
1° Domaine des Glanans, à deux jougs de bœufs; il comprend vingt septerées de terre graveuse et argileuse de peu de rapport, environ deux à trois septerées de terres incultes et pâturages, produisant dix à douze charrois de foin, et six œuvres de vignes avec méchants bâtiments incommodes en très mauvais état;
2° Domaine le plus proche de la maison, et autre maison, composé environ de trente septerées de terres douces, faibles, légères et sablonneuses et cultivées par trois jougs de bœufs. Il n'y a comme pacages que les bois taillis du dit sieur de Saint-Augustin, situés au même terroir graveux et siliceux avec seize charrois de foin et treize à quatorze œuvres de vignes, jardin et chèneviére, et les bâtiments;
3° Autre domaine Piedaigu. 30 scpterées de terres, moitié fort sablonneuses, légères et graveuses qui ne produisent même que peu d'herbages à nourrir brebis; elles sont cultivées par trois jougs de bœufs et donnent quinze à seize charrois de foin. Il y a sept a huit œuvres de méchante vigne en terre sablonneuse qui est d'ordinaire dévorée par les oiseaux et renards proche les bois;
4° Au château, on fait seize à dix-huit charrois de foin ; il y a terres, herbages, bois de haultc futaie ruinés par les bestiaux, un étang est au pied de la maison ; un autre plus petit au-dessus.
Ce tableau, de Montcoquier n'est guère brillant; on peut en conclure que le seigneur de l'endroit ne devait pas tirer un gros revenu de sa terre. Ce Saint-Augustin ne négligeait pas que la culture de ses champs ; il laissa tomber en ruines la chapelle, sépulture de ses ancêtres, que les Montcoquier avaient en bénéfice de patron, en l'église de Monétay, sous la charge de trois messes chaque semaine, dont il n'acquittait pas les services; interdite en 1690, la chapelle ne fut bénite et reconciliée par le curé que le 10 Novembre 1698.
En 1716, Montcoquier appartenait aux Vernoy, sieurs de Montjournal et de Montcoquier, famille qui, depuis le commencement du XVIIème siècle, étendait ses possessions autour de Saulcet, où elle possédait, au XVIIIème, des fiefs importants. Le 18 Novembre 1716, Thérèse Chomeil, femme de messire François Vernoy, sieur de Montjournal, Saulcet, les Changy, Menichamps, Montcoquier, est marraine de deux cloches de l'église de Monétay-sur-Allier (1). Montcoquier est encore, en 1737, aux Vernoy, dont la fille Jeanne-Thérèse, dame de Montcoquier, épouse Pierre de Champfeu, seigneur de la Grange (Avermes), capitaine au Royal - Infanterie, et Madame de Champfeu figure, en 1786 , dans une liève de Verneuil, pour sa terre de Montcoquier.

Après avoir cité les noms des seigneurs de Montcoquier, nous donnerons quelques noms de leurs fondés de pouvoirs et de leurs fermiers :
Receveurs :
1614. — Jean Petitjean ; |
1624. — Jean Senotier ; |
1650. —Richard Mizon. |
Fermiers :
1676. — Jacques Pélissier ; |
1705. — Gilbert Paquelin ; |
1745. — Germain Bouchamp ; |
1747. — Louis Bouchamp. |
Notons aussi la découverte d'une cachette creusée dans une des côtes voisines du château ; M. Francis Pérot a signalé cette excavation comme un refuge remontant à une date très reculée.
A la fin du XVIIIème siècle, Montcoquier aurait appartenu aux Barthelat, et le représentant de cette famille aurait trouvé dans le château, une retraite sûre pendant toute la période révolutionnaire.
Acquise, il y a plus d'un siècle par les Girard, la terre appartient aujourd'hui à leur héritier, M. Georges Girard, de Saulcet; mais il n'y a. plus de champs incultes; l'agriculture a accompli son œuvre de progrès, et donne d'excellentes récoltes. Les domaines ont été réparés ou reconstruits; le vieux château seul a été abandonné sans entretien, et dépouillé de ses meilleures pierres. Les tours s'écroulent, et le vent a enlevé une partie de la toiture; le jour est proche où l'antique maison des Montcoquier aura entièrement disparu, et où on ne trouvera que des ruines informes sur son emplacement.
Il était temps de conserver le souvenir de ce qui existe encore, et de signaler le vieil édifice seigneurial très peu connu, aux archéologues et aux curieux ; notre notice et les vues qui l'accompagnent n'ont pas d'autre but.

Source:
G.GREGOIRE - Le Château de MONTCOQUIER - Dessins de J.C GREGOIRE
Librairie historique du Bourbonnais L.GREGOIRE
2, rue François Péron, Moulins
1905

Il faut savoir qu'avec la Révolution française qui, le 4 août 1789, amènera l'abolition des privilèges et l'exécution de de Louis XVI le 21 janvier 1793, la noblesse française persécutée, dessaisie de ses biens, et vivant dans une crainte éventuelle "décolation" se réfugie bien souvent à l'étranger.
Un noble des limites du Forez, né à VARENNES, le 12 avril 1763, Gilbert Bartelats, simule une fuite en direction de l'Amérique pour mieux servir (caché) la cause des royalistes. Il prend alors "le maquis" avec une quarantaines de personnes( nobles ou "chauffeurs", ces bandits de grand chemin qui "auffraient" les pieds de leurs victimes pour leur faire avouer où ils cachaient leurs valeurs.
La famille Champfeu lui offira une solide protection dans les murs de Montcoquier. Barthelats y établit un poste de commandement d'une bande de royaliste, spécialisée dans les attaques de diligences passant sur la routes de MOULINS à CLERMONT, il mène alors sa petite guérilla contre les transports de fonds de la révolution.
Le 10 novembre 1799 (19 brumaire an 8), ils attaquèrent même la Recette des Finances de Gannat et en échange de 12 000 francs, remit au receveur un récépissé signé "Bras de Fer" (surnom de Barthelats).
Toujours est-il que "Barthelats bras de fer", surnommé ainsi en raison de sa robustesse et de sa force, va durant longtemps être le héros de nombre d'histoires colportées de générations en générations sur les genoux des grand-mères.
Après la révolution Montcoquier devient la propriété de François GIRARD (º10/01/1764 - †02-03-1839) et de Claudine GIVOIS (º14/11/1766 - †12/04/1841), décédés tous les deux en leur demeure de Montcoquier. François GIRARD a été maire de MONETAY.
Montcoquier devient la proprété de Jaques GIRARD né en 1787 à Montcoquier époux de Françoise MOREAU demeurant à Piroy à Saulcet, mort le 11 janvier 1880 et inhumé avec ses parents dans le cimetière de Monetay (une des plus vieille tombe), il était veuf, le lieu de sépulture de son épouse est ignorée. Ils ont une fille Catherine Françoise Eulalie GIRARD née le 12 février 1829 à Piroy et un fils Louis Claude GIRARD né le 06/07/1832 à Piroy à Saulcet décédé en 1890.
Après la mort de Jacques GIRARD le château est totalement abandonné et menace d'être une ruine comme le démontre les cartes postales du début du siècle. En juin 1911, un violant orage détruit totalement la toiture, une nouvelle charpente est amenée sur les lieux, mais la guerre 1914-1918 et la situation financière des propriétaires n'ont pas permis les réparations; la charpente a été perdue et la ruine a fait son œuvre. Le village comptait trois maisons, deux dans la cour intérieure et une devant la grange en contre-bas.
Louis Claude GIRARD devient propriétaire de Montcoquier avec son épouse Catherine NEUVILLE. Ils habitent à Piroy et font construire un château accolé à leur ancienne maison bourgoise (ils sont inhumés à Saulcet).
Leur fils Georges GIRARD (º1860 - †1942) époux de Geneviève SOULHAGON de BRUET (º1870 - †1920) hérite de Montcoquier dont il fera une ferme et un vignoble moderne. Leurs enfanfs Edith GIRARD (º1898 - †1951 à Saulcet) et René GIRARD (º1900 - †1942 à Saulcet) n'ont pas eu de descendance connue.
La propriété de Montcoquier a été vendue au Comte Etiennne DURIEU de LACARELLE. Après le départ des derniers fermiers (la famille BOSCHER) en 1952 les terres ont été rattachées au domaine des Salles et le village tombé en complet abondon et de ruines.
En 1996, la famille PAILLET achètent les ruines à Monsieur Hugues du CHEMIN de CHASSEVAL. De grands travaux de déblaiement et de réfecton sont entrepris pour la sauvegarde du site; les travaux sont toujours en cours, le château n'est pas protégé au titre des Monument Historiques.

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Je vous invite à vous rendre sur le site du Musée Anne de Beaujeu (Moulins) afin d'y lire les explications sur la statuette de la VIERGE DE MONTCOQUET. Elle provient de la chapelle du château de Montcoquet, datée vers 1410 en pierre calcaire polychromée - H : 62 cm - Long : 29 cm - Prof. : 20 cm
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Je vous invite aussi à vous rendre sur le site du Musée Anne de Beaujeu (Moulins) afin d'y voir l'autre statuette de SAINT ANTOINE. Elle provient également de la chapelle du château de Montcoquet, datée du premier quart de XVème siècle en pierre polychromée - H : 75 cm.
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Au XIXème siècle, le château échappa à la restauration que projetaient, les Girard. Donjon et logis furent alors abandonnés, seuls les communs et la basse-cour continuèrent d'être occupés jusqu'en 1952. On peut ainsi dire qu'à part les destructions, le château n'a pas subi de transformatons majeures depuis les travaux du début de XVème siècle!
Le château est dominé au sud par une colline qui descend en pente jusqu'à un fossé sec. Une plateforme artificielle précède encore de ce côté le pied du donjon. La première enceinte formant la basse-cour au nord est occupée par des communs agricoles (cuisines, salles, écuries, granges...) le tout est ruiné. Un colombier, isolé de la basse-cour par un fossé sec, est situé un peu plus au nord sur les derniers contreforts de l'éminence rocheuse. La deuxième enceinte formait un quadrilatère régulier, fermé au sud par un épais donjon quadrangulaire. L'intérieur de cette enceinte a été aménagé au début du XVème siècle en un logis de trois niveaux sur cave, qui est venu occuper tout le côté ouest. Dans l'angle nord-est fut réaménagé un châtelet l'entrée avec herse. Le reste de l'espace côté est était réservé en terasse haute, sur laquelle ouvrait le logis.

Ce logis présentait deux niveaux habitables séparés par un plancher, et un niveau de combles sous toiture. Chacune des grandes pièces était garnie de cheminées. Celle du rez-de-chaussée a conservé des traces de peinture renseignant sur l'orignine des propriétaires: un ours et un cygne portant des étendards blasonnés. Ces deux animaux sont à rapprocher des symboles choisis par le duc de Berry, dont la devisse "Ourcine le temps verre" avait son premier mot exprimé par les images d'un ours et d'un cygne. On peut facilement attribuer ces constructions à Jean du Colombier, chambellan du duc Jean de Berry.
D'autres peintures, aux couleurs ocre, ocre rouge, jaune, noir et blanc composaient un décor complet tout autour de cette salle. L'angle sud-ouest de ces pièces avait peut-être été aménagé en lieu de service, cuisines ou latrines. Les fenêtres à meneau et banc de repos dans l'ébrasement ont conservé leurs dispositions au nord, alors qu'elles ont été remaniées au XVIIème siècle ou partiellement détruites à l'est et à l'ouest.
Pour restituer les dispositions du XIIIème siècle, il faut imaginer un espace presque vide, entouré par des courtines beaucoup plus basses que maintenant (au niveau du plancher du premier étage), et dominé par la masse du donjon au sud.
De plan carré, d'environ 8 m de côté, aux murs épais de 1.90 m, le donjon possédait quatre niveaux. La porte d'entrée est percée au premier étage; on y accédait par une rampe mobile remplacée par un escalier dormant. Le rez-de-chaussée sans doute planchéié à l'origine est aujourd'hui totalement remblayé. Le premier étage est éclairé par une fenêtre en plein cintre à l'ouest. La fenêtre de l'est est moderne et n'existait peut-être pas à l'origine. La porte est surmontée d'un linteau monolithe soutenu par deux corbeau, très semblables à la porte de la tourelle de guet du XIIIème siècle.

La montée à l'étage se fait par un escalier droit a ménagé dans l'épaisseur du mur côté nord. Il débouche sur une porte donnant aujourd'hui sur le sommet des courtines, mais qui devait être autrefois des hourds surplombant le vide. Le deuxième étage est aménagé comme un lieu résidentiel: cheminée carrée à simple décoration de redents, fenêtre étroite, latrines et alcôve (cette dernière ayant pu être aménagée postérieurement tout comme la fenêtre donnant au sud). Tout prouve qu'on a conçu dès l'origine un donjon habitable, constituant toujours le dernier réduit défensif, mais aussi lieu de commandement de la place, protégeant le château du côté le plus menacé par une éventuelle attaque.
Le dernier niveau est accessible par un autre escalier droit. Percé dans l'épaisseur du mur ouest, il est plus étroit, et avec des marches plus irrégulières que le précédent. Il donnait accès à une plateforme (peut-être crénelée) qui a té transformée en toiture à un pan inclinée vers le sud.
Le donjon ne présente pas d'éléments de défense active, telles les meurtrières, hormis peut-être les crénaux et hourds aux sommets des murs. Mais des recherches dans f'efficacité de la défense passive sont attestées par l'adoption des angles de murs arrondis à l'extérieur. Ces solutions visant à amoindrir l'effet des projectiles contre les murailles se mettent en place à partir de la fin du XIème siècle. Elles permettent d'envisager que la tour de Moncoquier, qui se rattache au type méridional des donjons de la période romane, date pour ses parties hautes de la fin XIIème siècle, les parties basses pouvant être un peu antérieures.
Source:
Châteaux, fiefs, mottes, maisons fortes et manoirs en Bourbonnais - Page 234

Ce château souvent décrit comme une immense ruine, et appelé à disparaître durant des décennies, a été racheté et ses nouveaux propriétaires s'attachent à le restaurer.
La première tranche de travaux (1996-97) a consisté à débroussailler les abords de la motte et le château, envahis depuis plusieurs décennies par une végétation parasite, puis à déblayer les volumes intérieurs. Ceux-ci présentaient un remblai variant entre 40cm et 2m, pouvant être estimé à 100m3, résultant de la chute de la toiture du corps central au début du XXe siècle.
Une deuxième tranche de travaux (janvier 1999) a porté sur la partie subsistante du mur de refend séparatif entre la grande salle et la terrasse. La troisième tranche a permis la consolidation du donjon. Celui-ci est constitué de deux salles superposées voûtées en berceau. La couverture du donjon, en tuile creuse dans son dernier état, avait disparu au cours du temps. Elle a été rétablie en réutilisant les canalisations anciennes découvertes lors des travaux. Les tranches suivantes ont porté sur le mur de courtine est et le mur de refend entre la grande salle et la terrasse. Une fois ces murs remontés, il a été possible de poser sur le corps de logis une toiture légère faisant office de parapluie et mettant à sec les salles du logis et le cellier voûté. Les travaux se poursuivent actuellement sur le châtelet d'entrée et la chapelle.
Compte tenu du danger que représentent les maçonneries non stabilisées et les parties en cours de travaux, et aussi hélas en raison de plusieurs actes de vandalisme, la visite libre n'est pas autorisée. Les personnes qui le souhaiteraient peuvent s'adresser aux propriétaires par l'intermédiaire de la mairie.
Source:
Bulletin municipal MONETAY - Décembre 2009 - N°32