
Ce château s'appelait autrefois, château du Riau, puis il a pris le nom de La Chaise, comme le port fluvial situé à proximité. Les parties les plus anciennes sont du XVème siècle, en particulier, la tour nord. Un petit manoir à colombages situé non loin du château est peut-être le château primitif.
L'intérêt du château, c'est sa position près du port où aboutit la voie romaine venant de VERNEUIL et d'où partaient autrefois les productions locales: les vins, les fruits et les céréales des environs de SAINT POURCAIN.

Les preuves les plus anciennes remontent à Claude Popillon, argentier du Duc Jean II de Bourbon, qui était propriétaire au Riau en 1473.
La propriété passa ensuite (contre 1190 écus d'or) à la famille des du Buisson, en 1592
Puis, passa en 1665 à la famille des Roy de Lachaise qui lui donna son nom. Vers 1620 apparaissent les Roy, de Moulins, issus d'une très ancienne famille des Flandres.
Le premier connu était Jean Roy, escuyer du duc de Bourbon, qui, après la bataille d'Azincourt (25 octobre 1415), vint se fixer en Bourbonnais en 1415 et s'installa au vieux château de Lachaise, près du château actuel de ce nom, en la paroisse de Monétay sur Allier.
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L'ascendant direct de ceux qui nous intéressent, Claude Roy représente le septième degré des Roy, des Flandres. D'après des documents authentiques, obligeamment mis à notre disposition par le dernier descendant de cette illustre famille qui fut nôtre pendant un siècle, voici comment se présente la généalogie des Roy. Claude Roy, escuyer et seigneur du Tremblay, de Salonnes, en la paroisse de Gouise et de Villars, conseiller d'Etat et du Conseil privé du roi, président au présidial de Moulins et lieutenant général de la sénéchaussée du Bourbonnais. |
Claude Roy de Lachaise |
Il épousa le 28 décembre 1601 damoiselle Isabelle de Forest. On trouve dans les archives du château de Lachaise : 1° un titre où il prend, en 1634, la qualité de Maire de Moulins ; 2° une lettre du 4 septembre 1640 signée d'Henry de Bourbon écrite à Claude Roy par laquelle il se dit très content de ses services dans la province et promet de le servir près de Sa Majesté et du Cardinal ; 3° une lettre de la reine Anne d'Autriche, du 12 mars 1655, adressée à Claude Roy, lieutenant général, lui promettant service et enfin, un long éloge :
« Claude Roy, seigneur de Salonnes, conseiller de Sa Majesté en son Conseil d'Etat, président au présidial et lieutenant général de la sénéchaussée du Bourbonnais, après avoir fait ses études à l'Université de Toulouse, fut, quelques années après, pourvu d'une charge de maître seul des Eaux et Forêts du Bourbonnais qu'il exerça jusqu'à l'année 1615, où il la passa à son frère, Sénétaire Roy, pour prendre la charge de lieutenant général en la sénéchaussée et du siège présidial de Moulins. »
On ne peut donner trop de louanges de cet homme illustre, et je ne crois rien n'avancer contre la vérité, quand je le ferai passer pour le premier homme de son temps dans la fonction de sa charge, pour celui qui la remplissait avec le plus d'honneur, le plus d'exactitude, le moins d'intérêt, en un mot, d'une manière plus obligeante.
La noblesse de la province l'appelait son père ; il écoutait charitablement la veuve et l'orphelin.
On peut dire, d'une façon ou de l'autre, que personne ne sortait de sa présence sans avoir toute la satisfaction qu'il pouvait en attendre.
Il fit paraître sa générosité dans les affaires politiques où il fut appelé, témoignant cette fermeté intrépide qui convient à un grand homme, surtout dès qu'il s'agissait du roi, jusqu'au point d'avoir souvent quitté la robe pour prendre la plume ou l'épée pour se mettre à la tête de la bourgeoisie et des milieux de la province afin de s'opposer aux incursions des ennemis de l'Etat, et d'avoir souvent exposé sa vie particulièrement aux sièges de Montrond, Verneuil et Hérisson.
Tous ces mérites lui ont procuré en divers temps des emplois considérables et des députations en Cour dignes de son esprit.
Il eut un temps les bonnes grâces d'un prince du sang, Henry de Bourbon ; il eut une autre fois celles d'un maréchal de France, le maréchal de Clérambault, surintendant des finances, gouverneur du Bourbonnais, qui lui obtint un brevet de Conseiller d'Etat avec voix délibérative au Conseil de Sa Majesté.
Outre les affaires du Palais, où il était expert, Claude Roy connaissait toutes les intrigues de la Cour comme s'il y eût été élevé dès ses premières années. Ses confrères généraux et autres présidiaux de France l'avaient en si haute estime qu'ils l'ont très souvent nommé, seul ou avec d'autres, pour porter la parole au nom de leur compagnie au roi, à nos seigneurs de son Conseil et aux Cours souveraines où il avait à faire, ce dont il s'est toujours acquitté à leur contentement ; et comme il était porté d'inclination à obliger, il avait encore cela de particulier en sa personne que, quoi qu'il fut extrêmement sensible sur le point d'honneur, comme ceux qui l'ont particulièrement connu en peuvent dire la vérité, il ne parlait jamais mal de personne, pas même de ses ennemis auxquels il donnait des louanges dès qu'il y avait quelque chose d'avantageux à en pouvoir dire ; il cherchait même l'occasion de les obliger, sinon il s'abstenait de n'en rien dire.
S'il eut des démêlés avec des particuliers de Moulins, je n'en parlerai point parce que le détail n'est pas venu à ma connaissance ; ce que je sais, c'est qu'il s'en est toujours tiré avec honneur et avantage et qu'il a forcé ceux qui lui étaient le plus contraire, de lui rendre justice.
Tant de grands emplois, de célèbres actions sur lesquels il y aurait lieu de s'étendre mériteraient un plus grand détail, mais je me restreins en réfléchissant sur la postérité éclairée encore du brillant de ses vertus.
Il fut quarante-deux ans lieutenant général. Outre Sénneterre Roy, son frère, il fut seul maître des Eaux et Forêts. Il eut un autre frère, communément appelé le capitaine Valonne, qui se nommait Jean Roy, capitaine, en 1611, d'une compagnie de cent hommes dans le régiment de Piémont et qui fut marié à Magdeleine Conard, le 11 février 1611.
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Claude Roy eut encore trois sœurs : la première fut mariée à Philibert Girandeau, trésorier-général du domaine du Bourbonnais ; la seconde, Isabelle, épousa, en premières noces, Charles Bréchard, sénéchal du Bourbonnais, et, en deuxièmes noces, Gilbert Billard; la troisième, Simone Roy, épousa Gilbert Durval, receveur général du taillon, à Moulins. Claude Roy, comme nous l'avons écrit précédemment, avait épousé Isabelle de Forest, demoiselle du Bourbonnais, dont les auteurs habitaient à Paris et en Bretagne. |
Ils étaient reconnus nobles et inscrits au catalogue des Gentils-hommes ; le contrat a été passé le 28 décembre 1601 par devant Messieurs Révenger et Bertromier, notaires.
De ce mariage sont nés cinq fils : le premier, Jean Roy, seigneur des Beauchênes, qui lui succéda en sa charge de lieutenant général ; le second, André Roy, seigneur de Villars et de la Presle, président du sus dit tribunal, au lieu du dit Claude Roy, son père, qui avait d'abord remis sa charge à un de ses fils décédé à l'âge de 27 ans. Cet André Roy avait épousé Marguerite Bourderel, fille du trésorier de France. Le troisième, Antoine Roy, capitaine dans le Régiment de Cornières, a été le premier mari de Mme de Moutard ; le quatrième est mort Jésuite ; le cinquième, qualifié de sieur de Salonne, est mort sans être marié.
Claude Roy eut aussi deux filles : la première, Louise Roy, fut mariée à M. de Latour, vicomte de Gleyné ; la seconde, Madeleine Roy, qui épousa M. d'Esprugnes.
Jean Roy, seigneur des Beauchênes, en la paroisse de Saint-Clément en Bourbonnais, remplaça son père, Claude, dans la lieutenance générale de la sénéchaussée du Bourbonnais où il se distingua tellement qu'il fut nommé Conseiller d'Etat en 1662. Il avait reçu le 16 mars 1643 un brevet de gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi, et le 15 février 1645, Henry de- Bourbon lui accorde un brevet de gentilhomme servant ou Jean Roy est appelé escuyer, seigneur des Beauchênes. Il épousa Marie d'Oizellier (ou Oisellier) et eut pour fils Gilbert Roy qui le remplaça dans la Lieutenance générale de la sénéchaussée.
Gilbert Roy, escuyer, seigneur des Beauchênes, chevalier de Panloup, épousa le 21 juillet 1665 Françoise Conrad, dont la mère est une demoiselle Barbezey d'Hérouville.
Il eut pour fils Jean-Gilbert Roy, escuyer, seigneur des Beau-chênes et de Panloup ; il fut cornette (porte-étendard) au régi¬ment de Chaslus, capitaine au régiment de Touraine, reçut le brevet de lieutenant-colonel au régiment de Laval-Montmorency où il est désigné escuyer, seigneur de la Brosse et chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis.

Le 27 novembre 1706, il épousa Marie-Elisabeth Maquin dont il eut un fils, Claude-Sébastien Roy.
Claude-Sébastien Roy, escuyer, seigneur des Beauchênes, de l'Ecluse et de Sauve, capitaine dans le régiment de Mortemar où il servit avec distinction ; il fut fait chevalier de Saint-Louis et, en 1751, lieutenant-colonel. Il épousa en premières noces MIls de Bosredon et, en deuxièmes noces, damoiselle Roy de Lachaïse, ce qui rapprocha les deux branches de la famille Roy.
Claude-Sébastien Roy eut pour fils Népomucène Roy de Lécluse qui servit avec distinction comme capitaine de cavalerie de l'armée de Condé en émigration de 1792 à 1798. Il fut fait chevalier de Saint-Louis en 1815 ; il avait épousé Mlle d'Assier, d'une noble famille du Forez, dont il eut quatre enfants : une fille qui mourut jeune, une seconde épouse M. de Bargues, la troisième se marie au comte de Seraincourt, et un fils, Alfred Roy.
Alfred Roy de Lécluse donna sa démission en sortant de l'école militaire de Saint-Cyr, avant d'entrer à l'école d'Etat-Major où l'appelait son numéro de sortie.
Il épouse, en 1846, Mlle Marguerite Rey dont il eut une fille mariée au comte de l'Estoille, en 1869. Ainsi s'éteint la branche aînée des Roy.
Pour en revenir à la branche, des propriétaires du château de La Chaise, Claude Roy est né vers 1612. Il est fils de Jean Roy, capitaine au régiment de Piémont, et de Madeleine Couard.
Il épouse en 1642, Claire Coiffier, fille de Paul, écuyer, procureur du Roi au Présidial de Moulins et d'Edmée de Bonnay.
Son fils Jean, deuxième du nom, écuyer, seigneur de La Chaise, Popillon, Montigny, conseiller au Présidial de Moulins, est né le 5 juin 1656. En 1688, il fait foi et hommage au Roi pour la terre de La Chaise en la Châtellenie de Verneuil.
En 1697, il est inscrit à l'Armoriai Général mais la même année, il est assigné comme usurpateur de noblesse. Cependant, après présentation d'une requête au Roi, il obtient confirmation de ses lettres de noblesse en mai 1698.
C'est son fils, Jean-François, né le 2 novembre 1690, qui fait foi et hommage de la terre de La Chaise en 1718. Il épouse en 1721 Marie-Thérèse Cellière, fille d'Antoine, seigneur de La Nizière et d'Anne-Jeanne Héloin. Le couple a au moins sept enfants, dont Philippe-Henry, né vers 1723, qui sera en 1755, capitaine au régiment de Poitou-Infanterie.
Emmanuel Roy de La Chaise, petit-fils de Philippe-Henry, né en 1822, sera maire de Monétay pendant quarante-quatre années.
En 1848, quand Emmanuel Roy de Lachaise hérite de cette propriété, son état général est pitoyable : « Ce pauvre Lachaise n'a pas plus de tuiles sur les toits que de carreaux aux fenêtres et chaque chambre répond aux noms des animaux qui s'y trouvent : chambre des hirondelles, chambre des limaces...Certaines pièces n'ont plus ni plancher ni plafond, l'escalier est effondré ». Emmanuel et son épouse s'attellent alors à restaurer leur nouvelle maison.
Le château de La Chaise appartient toujours à cette famille.
Source:
Un coin de la Montagne Bourbonnaise SAINT CLEMENT E.PARENT
Le canton de Saint Pourcain Sur Sioule ALLIER GENEALOGIE
Bulletin municipal MONETAY